Chloé Lecesne –
Dans les premières décennies de la Guerre froide, alors que plane la menace d’une apocalypse nucléaire, les architectes et les urbanistes américains font du sous-sol,
un « monde de rêve », un objet de désir.
Les autorités américaines, par le biais de l’Office for Civil Defense et de l’American Institute of Architects, ainsi que de nombreux acteurs privés dans le secteur du bâtiment – promoteurs, architectes, investisseurs – encouragent la construction, l’aménagement et l’acquisition d’abris souterrains.
Ils contribuent, avec l’appui des médias, à la popularisation d’un nouveau type d’espaces souterrains, pensés non seulement comme des abris anti-atomiques, mais aussi comme des lieux de vie autant, sinon plus désirables que les pavillons suburbains, alors déjà emblématiques de l’American dream.
Vous n’avez pas de cave à transformer en abri anti-atomique ? “No problem” On vous aidera à le creuser dans le jardin !
“En cas de guerre nucléaire, ce livre pourrait bien vous sauver la vie ! “
“Bombe Atomique ! Venez visiter un abri anti-atomique, dans un cadre… agréable”
Le « monde de rêve » que promeuvent les discours produits autour du monde souterrain semble être le seul refuge envisageable pour le rêve américain, menacé en surface par la contamination idéologique et nucléaire du bloc ennemi.
Seul le sous-sol semble à même de protéger des retombées radioactives, donné par ces discours comme le seul futur envisageable pour le monde de la surface, caractérisé d’abord par son exposition à la menace atomique.
Urbanités – Leo KLOECKNER – “Pour vivre heureux vivons sous terre”